Quelques données et chiffres-clés sur la forêt privée française :
Sur les 17,5 millions d’hectares de superficie forestière que comptent la France hexagonale et la Corse, les propriétaires forestiers privés possèdent 13 millions d’hectares.
Dans les régions de la Bretagne, de la Nouvelle-Aquitaine et du Pays de la Loire, la part de la forêt privée est la plus élevée avec plus de 90%. La région Grand Est est la seule région où la forêt privée est minoritaire à 40%.
Dans les forêts ultramarines, on retrouve une grande diversité d’essences, que ce soit à l’intérieur de chaque territoire ou d’un territoire à un autre. On y dénombre ainsi plus de 1300 essences d’arbres.
Dans l’Hexagone et la Corse, la forêt est majoritairement feuillue. L’Inventaire Forestier National, mené par l’IGN, répertorie plus de 190 essences forestières sur tout le territoire dont 142 essences de feuillues.
La forêt privée ne fait pas exception puisque les feuillus occupent 8,8 millions d’hectares (sur les 13 millions). Le chêne est l’essence la plus représentée (sous différentes espèces) et équivaut à 39% de la forêt privée française.
Les résineux occupent un peu plus de 3 millions d’hectares, avec pour essences principales le Pin maritime et le Pin sylvestre.
Comme vous avez pu le lire en introduction, la forêt privée appartient à 3,5 millions de propriétaires. 75% de la forêt privée est détenue par des particuliers et 25% par des personnes morales. Les particuliers gèrent donc eux-mêmes leur forêt, mais cela constitue rarement leur activité principale.
Parmi eux, 50 000 propriétaires ont plus de 25 hectares dont 9 000 propriétaires qui possèdent plus de 100 hectares. Mais plus de 2 millions de propriétaires ont moins d’un hectare de forêt. Cela démontre que la surface forestière privée est très morcelée, ce qui peut amener à des difficultés de gestion.
Historiquement, le morcellement des forêts privées résulte du partage des héritages permis par le code civil napoléonien, promulgué le 21 mars 1804.
Pour autant, beaucoup de ces forêts sont familiales et des groupements forestiers sont constitués pour éviter de diviser le patrimoine.
En France, la politique forestière relève de la compétence de l’État, qui assure une cohérence nationale dans la gestion durable et multifonctionnelle des forêts publiques et privées. Pour assurer cette gestion, la réglementation prévoit l’adoption de documents cadres (Schémas régionaux de Gestion Sylvicole ou SRGS) qui définissent les grandes orientations de cette gestion et des documents de gestion à l’échelle des propriétés forestières, auxquels sont associés des programmes de coupes et travaux. Cette réglementation est réunie au sein d’un code spécifique, le code forestier, entré en vigueur en 1827. Ce code forestier s’applique aussi bien aux forêts publiques qu’aux forêts privées.
Les documents de gestion fixent les objectifs à atteindre pour assurer la multifonctionnalité des forêts ; ils comprennent un descriptif de la forêt et un programme d’intervention qui planifie, sur une durée de 10 à 20 ans, les éclaircies ou les coupes à réaliser, les plantations qui s’ensuivront, les travaux d’entretiens des boisements et des sentiers…
En forêt privée, en fonction de la surface, il existe aujourd’hui trois types de documents de gestion durable : le Plan simple de gestion (obligatoire pour les propriétés de 20 hectares et plus), le Code des bonnes pratiques sylvicoles et le Règlement type de gestion. Ces documents sont agréés ou approuvés par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), un établissement sous tutelle de l’État, qui assure une mission d’accompagnement et de conseil des propriétaires forestiers privés.
Le CNPF estime qu’environ 36 % des forêts privées sont dotées d’un document de gestion. Ce chiffre met en lumière la réalité liée au morcellement des forêts privées, qui rend difficile son entretien et son exploitation à cause des petites tailles de certaines parcelles, bien qu’elles soient soumises au code forestier.
En 2020, en France hexagonale et Corse, environ 5,7 millions d’hectares de forêt sont certifiés PEFC. Plus de 70 000 propriétaires participent à cette démarche de façon volontaire. Certains propriétaires font le choix d’être certifiés FSC mais cela reste très minoritaire : environ 73 000 hectares en 2021 sur les 13 millions d’hectares que compte la forêt privée française.